Au commencement de l'association

« Le 23 mars 1975, à 16h30, s'est tenue 37 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), la première réunion de l'Assemblée Générale de l'Association " Les Amis du Signe de Piste ". Étaient présents : MM. L'abbé Jacques Charrière dit Jean Valbert, Pierre Lamoureux, dit Jean-Louis Foncine, Yves de Verdilhac, dit Serge Dalens […] M. Charrière est invité par les membres présents à remplir les fonctions de Président de séance. »

C'était là le commencement de l'histoire, du moins pour nous, les Amis, car la collection Signe de Piste était à la surveille de célébrer son quarantième anniversaire. Au sortir de cette Assemblée, l'association avait un Conseil d'Administration de huit membres dont un poste à pourvoir, et un bureau de six : Bruno Guénin était Président, les trois auteurs vice-présidents, Alain Gout devenait secrétaire-trésorier et Gilles Delacour secrétaire-trésorier adjoint. Et vogue la galère, Messieurs, à mon commandement, nage ! « Une première lettre-circulaire sera adressée dans les délais les plus brefs à tous les Délégués Safari-Signe de Piste. » Cette lettre était le grand ancêtre de notre bulletin dont le premier numéro vit le jour sept ans plus tard. Quant aux Délégués, c'était les piliers locaux préposés à l'excitation des libraires et des lecteurs dans toute la francophonie.


Au service de la collection

Le 9 juin 1976, dans son rapport moral, Bruno Guénin précisait le but de l'association devant une assemblée de 96 membres présents ou représentés : « alors que la collection Safari-Signe de Piste avait cessé de paraître, que l'on ignorait absolument quand la collection reparaîtrait, ou même si elle reparaîtrait un jour, les Directeurs de la Collection ont voulu, en attendant des temps meilleurs, conserver le contact avec les auteurs, illustrateurs, lecteurs et surtout les Délégués. »

En effet, la maison fondatrice, Alsatia, où tout avait commencé en 1937 (B.K. 11.8.36, c'était juste avant, quoique le camp décrit dans Le Bracelet de vermeil ait eu lieu " historiquement " en juillet 1931), avait cessé de soutenir seule la collection en 1970. Safari-Signe de Piste avait été édité à partir de 1971 par une entente Alsatia-Hachette qui s'était déliée au second trimestre de 1974. Mais comme Bruno Guénin le disait dans la suite de son rapport, l'Epi avait repris le flambeau fin 1975 et le Nouveau Signe de Piste était en plein essor. L'association des Amis participait activement aux foires, festivals et autres réunions, offrait le dîner du « Prix des moins de 25 ans », proposait tee-shirts, posters, etc.


Essaimage au Canada, en Suisse et en Belgique

Simultanément, elle commençait à essaimer dans d'autres pays, le Canada avec Florian Bernard, la Suisse avec Jean-François Nussbauwer. Le 5 décembre 1976, Eric Sellier qui avait succédé à Bruno Guénin, convoquait le C.A. 20 place Rogier à Bruxelles. La « filiale belge » est alors en voie de constitution officielle avec Hervé Jacque. Au conseil du 3 janvier 1977, Philippe Roy entre comme « Conseiller technique ». Il a avancé les fonds nécessaires à l'utilisation d'un stand à la Foire de Bruxelles et y va de sa personne représenter officieusement l'éditeur. Bientôt, le Dr Jean-Pierre Bastin devient président des Amis Belges.


La collection dans la tourmente

Le "Courrier n°2" fut expédié aux Amis en 1978. On pensait alors s'orienter vers un périodique doté d'un numéro de commission paritaire, mais ce projet avec beaucoup d'autres échoua devant la situation désespérée de la trésorerie.

L'appui de l'éditeur lui-même était fragile, aussi fragile que lui, tout simplement. Dès 1978, la diffusion des livres SDP laissait fort à désirer, même les libraires se plaignaient, ne parlons pas des lecteurs. Éric Sellier et les Directeurs de la Collection se battirent tant qu'ils purent, mais n'évitèrent pas que l'Epi fût cédé à Desclée de Brouwer. « Jamais depuis lors, il n'y a eu aussi peu de promotion, de publicité. »

Quant à l'association, il était clair qu'il lui fallait cesser toute action de représentation extérieure qui ne fut à la charge de bénévoles ou de mécènes bienfaiteurs, exclusivement, et commencer à resserrer ses propres rangs. La nécessité d'un bulletin de liaison était impérative. Ce fut la tâche prioritaire de Philippe Roy qui devint président le 22 février 1980, Eric Sellier étant à son tour, comme Bruno Guénin l'avait été avant lui, contraint par ses tâches professionnelles à cesser son concours. Il n'était pas parti cependant sans anéantir généreusement une très grosse part des dettes de l'association envers lui.


Hommage à la Belgique

Le contact avec la Belgique était facilité à Philippe Roy par son implantation professionnelle à Bruxelles, quoiqu'il s'en absentât souvent. C'est ainsi que les Amis français purent recevoir pendant plusieurs années le bulletin belge alors devenu le lien de tous. Rendons cet « Hommage à la Belgique » comme a fait Paul Claudel en d'autres temps. Enfin parut notre premier vrai bulletin, expédié à tous les Amis en mai 1982. Sa parution ne fut sans doute pas aussi régulière et fréquente que celle du bulletin belge, mais elle ne cessa plus et devint ce « trait d'union » inestimable qu'elle est aujourd'hui.


Quand les Amis du Signe de Piste se démènent

Ce fut alors le résultat du travail acharné et concerté de Pierre Lamoureux et Philippe Roy, en même temps que le début de constitution d'un fichier sérieux et utilisable… autant que faire se peut ! L'ami du SDP est en effet par nature souvent un corps instable, du moins tant qu'il est jeune, et c'est bien vers les jeunes lecteurs que l'Association a toujours pour but et pour tâche de se tourner.

Naturellement, les Amis ne cessèrent de se dévouer à droite et à gauche, « dans les Foires, les Festivals et autres réunions », pour promouvoir toujours davantage les livres qu'ils aimaient, les auteurs qu'ils célébraient, l'idéal dont ils vivaient. La générosité de tous remit la trésorerie en selle. Le travail se fit. On vit Jean-François Pays projeter à Nancy son film Hier, la liberté. Les auteurs se déplaçaient sans arrêt pour signer ici et là, ne ménageant ni leur temps, ni leur argent. Des expositions Pierre Joubert ne fermaient ici que pour rouvrir ailleurs. Dalens, Foncine, Saint-Hill, Dachs, Pays et combien d'autres sillonnaient l'hexagone et n'oubliaient ni Bruxelles, ni Francfort.


Fluctuat nec mergitur

Et pendant ce temps là, Desclée de Brouwer laissait la collection au groupe éditorial Bégédis (1983), qui la confiait aux Éditions Universitaires dont Alain Gout devint Directeur. La situation ne pouvait que s'améliorer : il n'était pas paru un seul SDP nouveau de décembre 1981 à décembre 1983 ! Et Claudio succéda à La D.S. de Creil, le NSDP 120 au NSDP 119. Soutenue par les espoirs et le travail de tous, la collection du Nouveau Signe de Piste parvint au numéro 146 en avril 1989 : Les Héritiers du Libertador, de Paul Azy. Quel intersigne faut-il voir dans ce titre, ou quel avertissement, ou quelle ironie du destin ? Toujours est-il qu'une guerre éclata. Alain Gout fut démis de son poste. Des auteurs étonnants furent publiés sous le label SDP : London ! Simenon !! Simak !!! Sans aucun rapport avec la collection. Dalens et Foncine resistèrent. Trois ans et plus de combats difficiles pour tenter de sauver l'esprit du Signe de Piste.

L'association assistait navrée à la bataille, bien sûr toute entière du côté des auteurs, mais non sans difficultés elle aussi. Philippe Roy à son tour, après nous avoir ouvert les portes du Hackenberg et de la ligne Maginot (mais sans plus de succès devant l'ennemi, hélas en 1980 qu'en 1940), avait dû céder le gouvernail que reprit notre ami dévoué Jean Weber.


On espérait quelque nouvelle Fusée...

Et puis, la tempête passa. Fleurus s'offrit non seulement la collection, mais acquit le label d'Alsatia. On espérait quelque nouvelle Fusée… Las, la situation était bien loin d'être idyllique. Après une réapparition de la collection dans les librairies, les nouveautés cessent en 1996. La collection apparaît plutôt comme le wagon de queue d'une machine éditoriale essentiellement destinée à la petite enfance. Simultanément, nos bons et chers auteurs continuent à publier ici et là, hors de la collection. L'association n'y est pas pour rien. Si le feu continue à brûler, c'est aussi parce que nous y jetons fagots et branches, et troncs parfois !


Une nouvelle dynamique pour l'association

La présidence échut en 1992 à André Renaud, et nous avons persévéré. Le bulletin passa à quatre livraisons par an et nous pûmes ainsi consolider le tissu de l'association. Personne ne se ménagea, les auteurs encore moins que les autres. Nous avons pu réussir fortuitement quelques jolis coups et Le Prince Éric au théâtre Maurice Ravel à Paris le soir du 29 mars 1996 ne fut pas l'un des moindres. Et puis les frères Belges nous ont rejoints, précédant de peu les frères « Kid-du-Nord », tandis que du côté éditorial, si Fleurus somnole assez profondément, les collections Totem, Coureurs d'Aventures, eux viennent à l'aide.

Sans doute l'usure du temps n'a-t-elle pas atteint seulement quelques énergies éditoriales, quoique, vous le voyez, une certaine relève se manifeste. Mais nous avons perdu du monde : X.B. Leprince, Georges Ferney, Jean Valbert, Jean-Louis Dubreuil, Serge Dalens, Georges Cerbelaud-Salagnac, Pierre Joubert, qui encore ? Et mon ami Paul Henrÿs, et - il y a déjà tant d'années - le cher Arnaud de Corbie. Et qui, déjà ?…


Les Amis du Signe de Piste maintiennent le flambeau

Le 26 octobre 2002, Philippe Verdin prend la succession d'André Renaud. La situation éditoriale n'est guère reluisante. Cédée par Fleurus aux éditions Signe Jeunesse, le label Signe de Piste n'est pas exploité, et les précieux volumes disparaissent définitivement des librairies. A l'occasion de la faillite de l'éditeur, Signe de Piste rejoint le giron des éditions Delahaye, issues d'un fabriquant de tente et de foulards scouts. Une nouvelle fois, la relance n'est pas à la hauteur des espérances, et le Signe de Piste se fait très rare en librairie. L'important travail de l'éditeur pour la sauvegarde de l'œuvre de Pierre Joubert et la publication de beaux albums rétrospectifs étaient des signes pourtant encourageants. Qu'à cela ne tienne ! Sous d'autres labels, l'esprit de la collection perdure. Ainsi, les collections Défi, Totem, Licorne maintiennent le flambeau.


Le renouveau

Avec sa couverture en couleurs, le bulletin de liaison continue d'animer la vie de l'association. A l'occasion de la disparition d'être chers, de somptueux bulletins au grand format voient le jour et sont consacrés à Pierre Joubert, Jean-Louis Foncine. Cette série se prolonge désormais avec les « vivants » (et bien vivants), puisqu'un troisième tome vient d'être consacré à Bruno Saint-Hill.

Les Amis du Signe de Piste ont également pris le virage internet. Au site internet - la plus importante base de donnée sur le Signe de Piste et autres collections de même esprit - s'est ajouté le blog des Echos de Nampilly et une page Facebook.

Côté festivals et manifestations, la source ne se tarit pas. Tandis qu'un bastion se constituait dans le nord de la France (les Dédica'Marcq de 1997, 1998, 2003 2009 et 2011), Paris reste le théâtre de dédicaces orchestrées par l'association (2008, 2011). Régulièrement, les auteurs Signe de Piste sont renforcés par des dessinateurs BD et des auteurs d'ouvrages scouts. Aux côtés des glorieux anciens de la collection, prennent désormais place de jeunes auteurs et illustrateurs. Pour ces occasions, les Amis du Signe de Piste ont pu monter de grandes expositions consacrées aux illustrateurs Pierre Joubert, Emmanuel Beaudesson, Bernard Dufossé, Robert Manson… Le reste de la France n'est pas « épargné », avec des dédicaces ponctuelles en Vendée, à Poitiers, à Lourdes…

L'association participe même à la promotion d'ouvrages qui lui tiennent à cœur. En 2007, elle donne ainsi un coup de pouce à la série Le Royaume et la Gloire d'Yves Taillefer, deux époustouflants romans scouts qui renouvellent le genre. Les Amis du Signe de Piste sont aussi à l'origine de la renaissance de Sang et Or, le roman d'Henri Bourgenay avec une édition remaniée, de nouvelles illustrations, un dossier pédagogique et un lancement en grandes pompes au prestigieux Logis de la Chabotterie, avec le concours du Conseil Général de la Vendée et la bienveillance du préfacier de l'ouvrage, Dominique Souchet, député et vice-président du Conseil Général de la Vendée.


L'orage

La belle aventure des Amis du Signe de Piste s'achève pourtant en 2013. Après sept ans d'acharnement de la part des éditions Delahaye, propriétaires de la marque Signe de Piste, l'association choisit de s'auto-dissoudre. Trop de temps, d'énergie et d'argent ont été consacrées à la défense de l'association, notamment devant les tribunaux suite au procès intenté par lesdites éditions, pourtant déboutées de toutes leurs demandes lors du premier procès. Les membres sont lassés : pourquoi persévérer à défendre une collection contre son propre éditeur ?

La promotion du roman scout doit continuer sous une autre forme et une autre appellation. Le roman scout ne se limite pas (plus) à la seule collection Signe de Piste. La plus célèbre série, le Prince Eric, ne fait d'ailleurs plus partie de la collection depuis une dizaine d'année.


L'histoire n'est pas finie, et l'aventure continue. Fluctuat nec mergitur. L'esprit Signe de Piste demeure !


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